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Le courage des oiseaux
10 septembre 2009

Voir Naples et mourir (sur Gomorra)

La maffia a toujours été, pour les cinéastes et leurs spectateurs, un obscur objet du désir. Des classiques (Le parrain, Scarface) à la série les Sopranos, elle est devenue dans l’inconscient collectif une sorte de société parallèle, un peu fascinante, avec ses valeurs (la fidélité à la famille au sens élargi du terme), le tout gommant un peu ce qu’elle est au fond. Une organisation criminelle.

imagesGomorra est précisément un vrai choc salutaire : le film, par son aridité formelle, ne laisse aucune place au fantasme. Les séquences se suivent,  et construisent, plan après plan une vision d’ensemble assez effroyable où le peu d’humanité qui reste chez certain est broyé, irrémédiablement. C’est le cas de ce chef d’atelier de contrefaçon qui va transmettre son savoir à des ouvriers clandestins chinois, qui se lie avec leur chef avant de voir celui-ci exécuté froidement devant ses yeux. C’est le cas aussi de ce très jeune garçon participant à l’exécution de la mère de son meilleur ami, mère à qui la veille encore il apportait des courses. 

L’image forte du film reste ce long ou deux adolescents jouent à tirer à la mitraillette, en simple slip, au bord de l’eau.  Le plan ne laisse aucun doute sur leur destinée, aucun espoir sur la manière dont ils vont finir. Dans ce film, les maffieux ne sont pas des robins des bois modernes, soumis à un code de l’honneur. Ce sont justes des criminels et leur vie est faite d’exactions, de trahisons et de violences.

Le réalisateur (comme le journaliste qui a écrit le livre adapté là) n’est pas fasciné par l’objet de son film.Et çà, c’est suffisamment rare pour être noté.

 

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