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Le courage des oiseaux
9 octobre 2009

The Wire, série idéale

the_wire_2Depuis la fin des années 80, depuis l'inaugurale Twin Peaks, les séries font partie de ma vie. D'Urgence (qui fait que je me considère personnellement comme un médecin urgentiste !) à Six Feet Under, des Sopranos à Californication, de Sex in the City à 24H, je ne compte plus les heures passées à scruter le petit écran pour semaine après semaine suivre ces feuilletons modernes. Aujourd'hui, c'est In Treatment qui trouble mes soirées.
Quand les séries s'attaquent au domaine qui m'est cher en littérature, le polar et le roman noir, mes exigences montent d'un cran en général. La référence restait ainsi, sur ce créneau, New York Police Blues, à l'univers très inspiré de James Ellroy au travers de son personnage central, Andy Sipowicz, dont la rédemption est le fil conducteur des 7 saisons. Tout cela c'était avant The Wire, qui est à ce jour, ce que j'ai vu de plus brillant dans le genre.
The Wire se distingue des autres séries par la qualité de son écriture : David Simmons, ex-chroniqueur de faits divers, et Ed Burns, ancien policier, ont su s'entourer de plumes excellentes. Denis Lehane déjà, connu pour avoir écrit, entre autre, Mystic River. Georges Pelecanos ensuite, dont la quadralogie sur Washington est tout à fait remarquable. Richard Price enfin, écrivain et scénariste pour Scorsese.
Autant dire que chaque épisode, chaque saison (il y en a 5 en tout), sont particulièrement soignés que cela soit dans l'intrigue policière que dans le portrait sociologique de la ville de Baltimore où se situe l'action. Chaque épisode est conçu comme un mini-film, la réalisation est assez posée, pas d'hystérie, pas de plan séquence enchainé. Un récit qui prend son temps, pas d'effet de manche, pas de cliffhanger, pas de temps perdu avec des histoires parallèles. Ces traits sont si caractéristiques qu'il est même un peu difficile de rentrer dans la première saison. C'est une vrai série exigeante, qui ne cherche pas à séduire à tout prix le spectateur.

Les personnages sont tous extrêmement forts, en particulier le vrai héros de la série Jimmy McNulty, un personnage à la Crumley, en colère permanente, brûlant sur son passage ceux qui l'approchent de trop prêt. Pas de rédemption dans the Wire, les différents personnages finissent juste par comprendre qu'ils sont ce qu'ils sont, condamnés à avoir la vie que leur choix les conduisent à avoir. Un seul personnage s'en tire, un des clodos camés que l'on voit errer dans les rues de Baltimore dès le début. Mais en contrepoint, un jeune garçon, dont un policier devenu enseignant se prend d'amitié, sombre.

Et puis, il y a la ville de Baltimore, personnage principale de la série finalement : chacune des saisons explorent un thème, les gangs de dealer, les docker et leurs trafics, l'ascension politique dans une ville noire d'un homme blanc, l'école, les médias.

Enfin, la photo est parfaite et le morceau de Tom Wait "Down in the Hole" repris à chaque saison par des artistes différents, donne le ton dès la première saison. Comme ce morceau un peu poisseux, The Wire est une série addictive qu'il faut regarder patiemment, en prenant son temps, totalement fascinante.

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